1- Les rayons ultraviolets (UV)
Le
soleil émet un très grand nombre de rayonnements électromagnétiques,
constitués de particules : les photons. Parmi ces ondes électromagnétiques,
on distingue les ultraviolets (UV), rayonnements invisibles à l’œil
nu. Dans le spectre solaire, les UV se situent entre les rayons X et
la lumière visible. Leurs longueurs d’ondes varient donc entre
200 nm et 400 nm. Leur énergie de rayonnement, inversement
proportionnelle à la longueur d’onde, représente 5 % de l’énergie
lumineuse.
On
différencie trois types d’ultraviolet :
- Les UV-C :
Leurs longueurs d’ondes sont comprises entre 200 nm et 290 nm. Sur
la planète Terre, ils n’ont aucun effet sur l’organisme car ils
sont arrêtés par la couche d’ozone.
- Les UV-B :
(entre 290 nm et 320 nm). Ils sont arrêtés par le verre et par une
partie de l’épiderme. Quantitativement, ils ne représentent que
2 % du rayonnement ultraviolet, mais ils sont très énergétiques.
- Les UV-A :
Ils constituent 98 % des UV. On distingue les UVA 1, courts (320 nm
- 340 nm) et les UVA 2, longs donc moins énergétiques (340 nm -
400 nm). Les UVA traversent le verre et pénètrent profondément
dans le derme.
2- La Photosynthèse cutanée.
a) La Vitamine D.
Les
vitamines sont des substances indispensables à la vie, agissant en
très petite quantité (concentration sanguine de l’ordre du
picomole par litre. 1 pmol=10-12 mole.). Notre organisme
ne peut pas les synthétiser directement ; c’est à dire
qu’il est dépendant des apports exogènes en vitamines (par l’alimentation), ou des effets du
rayonnement solaire en ce qui concerne les vitamines D.
En effet, l’importance du soleil est capitale pour
notre organisme. La vitamine D est très peu répandue dans la
nature. Aucune alimentation, même parfaitement équilibrée ne peut
couvrir les besoins quotidiens en vitamine D. Ces besoins varient de
1000 à 2000 Unités internationales par jour, soit la quantité
contenue dans10 à 30 litres de lait, 300 à 500 g de jaune d’œuf
ou 2 à 3 kg de beurre !
Les Vitamines D sont au nombre de six ( D1,
D2, D3,…D6). Elles sont toutes
liposolubles et dérivées de stérols.
Cependant, la vitamine la plus répandue est la D3 ou
cholécalciférol. Notre étude s’attachera donc plus particulièrement
à la synthèse de celle-ci, mais elles subissent toutes l’action
des U.V. appelée également photo-synthése
cutanée. Cette source est très importante chez l’Homme,
car elle représente plus de 70 % des apports en vitamine D. La
quantité de D3 formée peut être très importante :
une seule semaine d’ensoleillement suffit à élever les
concentrations en D3 jusqu’à 10 fois sa valeur de
base.
b) La
Photosynthèse cutanée.
La
photosynthèse cutanée permet de former de la vitamine D3,
grâce à l’action des UV-B. Les longueurs d’ondes utilisées
vont de 290 à 310 nm. La quantité de cholécalciférol
créée varie en fonction de la région de l’épiderme où ont
lieu les réactions, mais également selon la longueur d’onde et
la quantité de rayonnement reçue.
Le cholécalciférol (D3) est issu du
cholestérol. Les U.V n’interviennent qu’au milieu d’un
processus complexe, en deux temps.
-
Tout d’abord, Le cholestérol subit une déshydrogénation au
niveau du foie, ce qui entraîne la formation d’une double liaison
C7=C8 par l’action d’enzymes déshydrogénazes.
Ces réactions permettent la création de la provitamine D3 :
Le 7-déhydro-cholestérol.
- Ensuite, dans l’épiderme, par l’intermédiaire de réactions
photochimiques, les ultraviolets ouvrent le noyau moléculaire B au
niveau des carbones C9 et C10 du 7-déhydro-cholestérol,
afin de former une nouvelle liaison C=C. Le produit obtenu est
rapidement isomérisé en cholécalciférol, par réarrangement de
conformation. Cette étape est favorisée par une température cutanée
de 36°5-37°5 C.
En réalité, la vitamine D3 n’est
active qu’après une double hydroxylation :
sur le C25 au niveau du foie et sur le C1 au
niveau du rein. Toutes ces réactions nécessitent des transporteurs
et des enzymes spécifiques. Le composé obtenu, le
1,25-dihydroxy-cholécalciférol ou 1,25-(OH)2-D3,
peut être considéré comme une hormone rénale.
Ainsi, le cholécalciférol n’est donc qu’une pré-hormone
ultraviolet-dépendant. Les UVB n’interviennent qu’à un moment
précis du processus de synthèse, mais leur action est
indispensable.
3 - Le rôle de la vitamine D.
La
vitamine D régularise le métabolisme
phosphocalcique, en favorisant l’absorption intestinale du
phosphore et du calcium, et en assurant leur fixation au niveau des
os. Son rôle est donc important, et même vital. Elle prévient du
rachitisme chez les jeunes et de l’ostéomalacie
(maladie similaire au rachitisme, mais réservé à l’adulte). Ces
maladies sont caractérisées par une déminéralisation et une déformation
squelettique généralisées. Elles touchent surtout les organismes
à croissance rapide (nourrissons…).
L’importance des UV dans la synthèse de la
vitamine D permet d’expliquer la répartition du rachitisme à la
surface du globe : les régions tempérées et froides
favorisent cette maladie, surtout chez les individus ayant une
pigmentation cutanée foncée (leurs besoins d’ensoleillement étant
plus importants).
Paradoxalement, l’ensoleillement intense peut avoir
des conséquences opposées à ce qu’il serait logique
d’attendre, en particulier chez les jeunes nourrissons qu’on a
tendance à protéger excessivement du soleil. Ainsi, en Inde, le
rachitisme épargne les enfants des classes pauvres, qui vivent à
l’extérieur, alors qu’il est fréquent chez les enfants des
classes aisées.
Copyright http://uvweb.free.fr --- Mise à jour:
15/12/02
|