La
peau n'est pas qu'une simple enveloppe, c'est même le plus gros
organe du corps avec sa masse de 3,5 kg et sa surface de 1,6 mètre
carré, en moyenne, directement en contact avec l'environnement
externe. Elle joue trois rôles essentiels: celui de protection mécanique,
de sensation tactile et de filtre des rayonnements, infrarouges et
ultraviolets notamment. La fonction de filtre des rayonnements UV
est réalisée par des cellules de la peau spécialisées, les mélanocytes
produisant des pigments: les mélanines. Elles sont en totalité
responsables de notre sensibilité à la lumière, bien que peu
nombreuses. Elles forment autour du noyau un petit capuchon
protecteur qui stoppe les UV. Seule l'eumélanine, ou mélanine
noire, assure une réelle protection contre les UV; elle est propre
aux gens à la peau noire ou mate. La phéomélanine, ou mélanine
rouge est l'autre type de mélanine, caractéristique des personnes
à carnation rousse et incapable d'assurer ce rôle protecteur. La
sensibilité aux UV dépend donc du type et de la quantité de mélanine
produite, nous ne sommes pas tous égaux face aux UV.
Les
UVA s'attaquent aux fibres, collagène et élastine, qui assurent
normalement sa fermeté, et donc accélèrent le vieillissement. La
peau s'affaisse, les rides et les ridules apparaissent plus vite que
prévu. Ils sont en outre responsables du rougissement immédiat de
la peau en oxydant la mélanine.
Ils provoquent également la formation de radicaux libres, des molécules
très agressives, qui attaquent l'ADN et d'autres molécules. Des études
récentes ont montré que les UVA, en moindre mesure par rapport aux
UVB jouaient aussi un rôle dans certains cancers de la peau.
Les
UVB sont malgré tout responsables des fameux "coups de
soleil" ou érythèmes, rougissements de la peau à
retardement mais tenaces. Après
une exposition trop intense ou trop prolongée au soleil, la peau
devient érythémateuse(rougeâtre) voir bulleuse (formation de
cloques), on ressent alors une douleur cuisante. Dans un second
temps, la peau desquame et se pigmente irrégulièrement. En fait,
le coup de soleil correspond à une brûlure du 1er ou 2nd degrés.
Il survient surtout chez des personnes au teint clair, à la peau
pauvre en mélanine(celle-ci favorisant la protection contre les
rayons solaires), soient après une exposition insuffisamment protégée.
Il faut alors appliquer des crèmes contre les brûlures et des
antalgiques par voie générale.
Ils activent les mélanocytes
du derme, qui se mettent à produire davantage de mélanine. Ils
provoquent donc le bronzage, mais ils ont également une action
dangereuse. Les UVB pénètrent jusque dans la couche la plus
profonde de l'épiderme, où sont localisées les cellules souches
à l'origine de la peau normale.
Ce
sont les longueurs d'onde situées entre 280 et 305 nm qui déclenchent
le plus grand nombre de cancers. C'est à ces mêmes longueurs
d'onde que l'ADN subit les plus graves dommages. Cette frange d'UVB
lèse ou brise la molécule d'ADN soit en rompant des liaisons
hydrogène dans la chaîne, soit surtout en créant des
"ponts" entre 2 thymines adjacentes. Dans certains cas,
les dégâts sont tels que les mécanismes normaux de "réparation"
des erreurs n'opèrent plus et que l'information portée par les
chromosomes ne peut plus être transmise correctement lors de la réplication
de l'ADN. Le rayonnement UV a lié entre elles deux bases thymines
adjacentes, la réplication s'arrête, un peu comme une fermeture à
glissière, qui bute sur deux crans repliés l'un sur l'autre. La
copie se fait alors à partir de l'autre brin chromosomique resté
intact, car il est très rare que les deux brins soient abîmés au
même endroit. Ces lésions peuvent entraîner des mutations. Ainsi
certains kératinocytes, autres cellules spécialisées de la peau,
et mélanocytes ayant subi une mutation ont la possibilité de se
diviser anarchiquement et de dégénérer en cancers. Un des effets
pernicieux des UV est que leur rôle néfaste ne se fait pas sentir
dès le premier coup de soleil: il faut une accumulation de
mutations dans les cellules de la peau pour que se développe un
cancer, qui n'apparaît donc généralement qu'au bout de nombreuses
années, jusqu'à 30 ans après les premières années.
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15/12/02
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