Il existe trois
types de cancers de la peau: les carcinomes, ou épithéliomes,
basocellulaires et spinocellulaires et le mélanome malin. Les
carcinomes atteignent les kératinocytes. Les basocellulaires sont
les plus fréquents, environ 70 % des carcinomes, mais bénins car
hormis l'aspect esthétique: peau ridée et accélération du
vieillissement de la peau, ils ne donnent pas de métastase, c'est
à dire une dissémination cancéreuse dans d'autres organes. Les
spinocellulaires, plus rares, non soignés peuvent se développer et
métastaser, ce qui les rend potentiellement plus graves. Mais
aujourd'hui, ces deux premiers types de cancer se soignent
facilement par traitement chirurgical. Le mélanome malin est un
cancer des mélanocytes. Il ne représente que 10% des cancers de la
peau mais sont à l'origine des trois quarts des morts dus à
ceux-ci. L'incidence du mélanome malin est relativement faible dans
l'Hexagone même si elle a doublé entre 1975 et 1985 chez les
hommes comme chez les femmes. Il y aurait en 1995, 6,3 nouveaux cas
de mélanome pour 100 000 hommes et 7,7 pour 100 000 femmes. La
mortalité par mélanome reste élevée lorsque le diagnostic est
tardif, à un stade où l'ablation chirurgicale totale n'est plus
possible. La mortalité est plus faible chez les femmes,
probablement parce qu'elles prêtent plus attention à des grains de
beauté d'évolution inquiétante. Les localisations les plus fréquentes
des mélanomes sont le tronc pour l'homme et les membres chez la
femme. Beaucoup pensent aujourd'hui que c'est l'exposition brutale
et intermittente, dès les premiers mois de la vie, qui pourrait
favoriser plus tard le développement d'un mélanome malin, selon un
mécanisme mal connu. Ainsi les citadins qui se font bronzer sur la
plage une fois par an, alors qu'ils sont très protégés du
rayonnement solaire tout le reste de l'année, seraient beaucoup
plus vulnérables que les habitants des campagnes habitués à
travailler en plein air.
De plus, il est désormais prouvé que les UV
diminuent les défenses immunitaires de notre peau et réduisent
leur aptitude à détecter les prétumeurs ou les cellules modifiées,
facilitant ainsi le développement des cancers; et lorsque la peau
ne remplit plus sa tâche protectrice, les UV peuvent alors s'en
prendre aux défenses immunitaires d'autres organes.
On connaît de mieux en mieux les effets des UV sur
les tissus. Par exemple, on sait qu'il sont absorbés par les
hormones sexuelles, car la maturation des mélanocytes est très dépendante
des hormones sexuelles, qu'ils perturbent l'action des enzymes
intervenant dans le fonctionnement de nos cellules ou qu'ils détruisent,
dans certains cas, les cellules superficielles de la peau... et les
microbes.
C'est actuellement sur les mécanismes de cancérisation,
et donc les effets indirects, déclenchés par les UV que portent
les efforts des chercheurs. Partout dans le monde, on observe de
plus en plus de cancers de la peau. La mode des loisirs au soleil y
est pour beaucoup et, depuis de nombreuses années déjà, les médecins
savent qu'il existe une relation entre la fréquence de ces cancers
et la quantité d'UVB reçue au sol. Selon plusieurs études sérieuses
notamment du PNUE, le
Programme des Nations Unies pour l'Environnement, une diminution de
la couche d'ozone d'environ 10 % entraînerait un accroissement
d'entre 20 et 25 % des cancers de la peau.
Autre exemple des effets indirects des UV, un nouveau
cancer apparaît, dès 1990, associé à l'exposition solaire, celui
des glandes salivaires, un organe pourtant jamais touché par ce
rayonnement peu pénétrant. Si cette confirmation que les UV
peuvent déclencher des cascades de réactions photochimiques
susceptibles d'agir à distance sur des tissus très protégés, les
chercheurs restent néanmoins prudents. Car de tels résultats
apparaissent le plus souvent lors d'études de coassociations. Ainsi
les femmes riquent-elles davantage de développer un mélanome malin
si elles ont déjà un cancer des glandes salivaires. De la même façon,
les hommes atteints d'un cancer primitif des glandes salivaires
encourent-ils un plus grand risque de développer un cancer des lèvres.
Or ce dernier type de cancer est plus fréquemment causé par une
surexposition aux UV, et pour cause, les lèvres reçoivent, comme
le reste de la tête et du cou, 70 % de l'éclairement solaire
moyen, maximal au sommet du crâne.
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15/12/02
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